lundi 3 septembre 2012


Le Temple de Baratier



En 1854, le Consistoire est saisi d'une demande tendant à obtenir un second pasteur pour Alboussière‑Champis avec résidence à Baratier. Six ans plus tard, le Consistoire fait une démarche dans ce sens au ministre :

Il expose que la paroisse comprend quatre communes d'une population totale de 4.000 âmes disséminées sur un territoire vaste, difficile à parcourir, très accidenté. Les catholiques, un peu moins nombreux que les protestants, ont quatre prêtres. « Que si, ajoute‑t‑on, M. le pasteur Fort a pendant 52 ans desservi seul l'Eglise d'Alboussière, on le doit à sa santé, à sa force exceptionnelles, ce qu'on ne saurait raisonnablement espérer d'un successeur, et que d'ailleurs les exigences du service se sont multipliées et se multiplieront davantage. »

Le Consistoire dut renouveler à diverses reprises sa demande, avant d'obtenir gain de cause par un décret du 21 janvier 1879 . Peu avant, il avait formulé l'avis de créer deux paroisses distinctes : Alboussière et Champis.

Dans sa séance du 7 septembre 1868, le Consistoire, « pour répondre aux besoins des fidèles de cette localité qui se trouvent éloignés d'à peu près 7 kilomètres des temples de La Bâtie et d'Alboussière et  sont souvent empêchés par le Duzon » de s'y rendre, « et en considération des assemblées extraordinaires qui ont eu lieu en plein air, assemblées qui se sont élevées jusqu'à près de 8oo personnes », en avait approuvé le plan et le devis (9000 fr.). Les fidèles donnèrent 5814 francs en argent ou en matériaux. La différence fut demandée à l'Etat.

L'inauguration eut lieu le dimanche 21 novembre 1869. Il fut alors décidé que le pasteur d'Alboussière donnerait une prédication toutes les cinq semaines dans ce nouveau temple. Plus tard, toutes les quatre semaines. Et lorsque un pasteur fut donné à Champis, le culte fut célébré alternativement à La Bâtie et à Baratier.

Le vénérable pasteur Fort, qui eut les dernières années un suffragant, mourut le 6 avril 1864, dans sa 84ème année, après 56 ans de ministère. Il eut pour successeur Camille Demagnin, bon orateur, qui, le jour de son installation, « expose avec une émotion et une facilité d'élocution remarquable les devoirs du pasteur qui doit être un homme de foi, de vie chrétienne et de charité ». Demagnin, qui ne resta que peu de temps, fut remplacé par Jules Jaubert. Ce dernier parla, lors de son installation, des « devoirs réciproques du pasteur et des fidèles qui ont tous un même Dieu à servir, un même Sauveur à suivre et une même loi de dévouement et de charité à mettre en pratique ».

Après un ministère de quatre ans, Jaubert quitta Alboussière pour Marsillargues Le Consistoire fit alors appel à Charles Dussaut, de Saint‑Hippolyte, sur qui il avait obtenu de bons témoignages. Dussaut, comme la majorité du Consistoire de Saint‑Péray de l'époque, était de tendance « libérale ». Aussi le Conseil presbytéral d'Alboussière repousse‑t‑il, dans sa séance du 22 février 1874, « les innovations religieuses du Synode (de 1872) et le système des confessions de foi imposées ».


CALVINDussaut mourut prématurément en 1894. Il fut remplacé par Fernand Watier, dont l'activité et le dévouement furent très vite appréciés de tous. De tendance évangélique, il obtînt l'adhésion de son Eglise aux Synodes officieux.
Parmi les pasteurs qui se succédèrent à Champis, il faut signaler Elisée Hebmann, qui avait précédemment accompli une belle oeuvre au Puy et qui se dévoua sans compter dans sa nouvelle paroisse, si bien qu'il dut la quitter pour raisons de santé. Le Consistoire exprime alors « les regrets profonds que chacun ressent de ce départ »

Il fut remplacé par Ephraïm Cochet (1896/1901).

Les Eglises d'Alboussière et de Champis sont de nouveau unies depuis 1914. A cette dernière date, d'importantes réparations ont été faites au temple d'Alboussière (en particulier aménagement de deux salles paroissiales et d'une tribune). Un peu plus tard, les temples de La Bâtie et de Baratier ont été à leur tour restaurés.

Le temple de Baratier possédait une magnifique bible de grande valeur, aujourd’hui disparue ?

Ref : Samuel Mours

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