L’après guerre
Dans nos villages de montagne se trouvaient le « maréchal-ferrand, et
sa forge, l’épicier et le café.Le bruit du marteau sur l’enclume rythmait la vie du village. Chevaux et bovins attendaient leur tour pour recevoir le fer chauffé à blanc dégageant l’odeur de corne brûlée. Occasion de rencontre pour le paysan, discutions allant bon train, au son de la cloche de l’église égrenant les heures, le tout accompagné de la pinte déliant les langues et provoquant le rire.
Lors du labour des champs avec attelage de vaches ou bœufs pour les plus aisés, de magnifiques chants s’élevaient vers un ciel pur de tout bruit et nuage
La moisson faite à la faux, laissait entendre le chant de l’alouette, le départ précipité de la caille couvant ses œufs ou celle d’un magnifique lièvre détalant à vive allure
Dans la grange, après la rentrée de la moisson, le fléau battant la gerbe de blé pour en extraire le grain résonnait du haut en bas du village, les poules picorant quelques grains échappés se faisaient rabrouer, mais ne tardaient pas à revenir à la charge.
Dans les rues, quelque fois dans l’année, un cri s’élevait « peau de lapin-peau de lapin » un sou la peau !, ou celle de l’aiguiseur de couteaux et ciseaux.
La fauchaison et la rentrée des foins donnaient à la rue une animation particulière .Les « gabiôs » remplies de foin tassé pas les femmes ou enfants dégageait une odeur des senteurs des fleurs de nos montagnes.
L’hiver était rude à cette époque. La neige tombait en abondance, formant d’impressionnantes congères. Deux fois par jour, les bovins sortaient de l’étable pour aller boire à la fontaine municipale. Lorsque les troupeaux se rencontraient, belle pagaille, coup de gueule du paysan essayant de séparer les bêtes.
Village tranquille, peu de téléphone, peu de voitures, vie en autarcie, gens peu fortunés, mais heureux. De nombreux enfants à la seule école, comportant tous les âges de 5 à 15 ans, animaient de leurs cris et leurs chants le préau ou la cour de l’école. L’institutrice était crainte et respectée, tout comme le curé, les sœurs ou le maire. On apprenait à dire bonjour et merci !
Que reste-t-il de nos villages ? que laissons-nous derrière nous ? qu’avons-nous fait !!!!
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