vendredi 31 août 2012


Les seigneurs de Chaban
(hameau de Cornas )








BOUVIER DE MONTMEIRAN ET DE CACHARD, famille d’une noble et ancienne extraction, originaire du Dauphiné, établie en Vivarais depuis environ deux cent cinquante ans. Elle s’est alliée avec celles de Tournon, Sassenage, Labeaume, Montmeiran, Montauban-Jarjaie, Brunier de l’Arnage, et plusieurs autres des plus considérables de ces deux provinces.
Pierre DE BOUVIER-MONTMEIRAN, seigneur de Chaban, jouissait d’une grande réputation, comme homme de guerre ; on en trouve la preuve dans une lettre que lui adressa un baron de Sassenage. André de Bouvier était également un capitaine très-distingué, et le connétable de Lesdiguières, en lui écrivant, le nomme son frère, son compagnon et son parfait ami, comme on le voit dans l’histoire de ce connétable, par Louis Videl.
Pierre Ier DE BOUVIER, capitaine de cent hommes de pied, s’allia, le 22 janvier 1544, avec Jeanne de Montmeiran, fille de Louis de Montmeiran, seigneur de Chaban. Elle recueillit tous les biens de sa maison qui lui étaient substitués, et les porta dans celle de Bouvier. L’acte de substitution charge ses enfants de joindre le nom de Montmeiran au leur, et d’en écarteler les armes, qui sont d’azur semé de franc.
Pierre IIe DE BOUVIER-MONTMEIRAN, seigneur de Chaban, était capitaine, et servit dans l’arrière-ban. Il épousa, le 19 juin 1588, Claudine de Brunier de l’Arnage, fille de Jean de Brunier, seigneur de l’Arnage et Tain en Dauphiné
Jean-Pierre IIe DE BOUVIER, chevalier de Montmeiran, seigneur de Chaban, était capitaine au régiment de la Tourrete ; il servit dans le dernier arrière-ban de la province du Languedoc, que commandait M. le marquis de Montfrin. Il se maria en 1672 avec Marguerite du Roux de Jarjaie-Montauban, dame de CACHARD, fille et héritière de René IIe du Roux de Jarjaie-Montauban, seigneur de Jarjaie et Cachard, capitaine commandant au régiment de Nérestan, et d’Esther de Galbert des Fonds.

Ref :
Source : Nobiliaire Universel de France, Tome I, page 275
BnF/Gallica : 

mercredi 29 août 2012

Font Réal


FONT-REAL
(Fontaine Royale)





Font-Réal est un fief de la paroisse de Saint Jean Chambre qui appartenait à une famille noble nommée D’Eygu. Antoine et François d’Eygu sont en 1536 sur le rolle de l’arrière ban et l’un deux  fut  sans doute fut le père le père de Noble Claude d’Eygu qui épousa Dlle Alix de Cheylus

En 1552, noble Claude d’Eygu, sgr de Font-Réal  dotta une Louise Bernard qui épousa Pierre  Allier de St Julien la Brousse et dans ce contrat de mariage, on voit que cette Louise Bernard était bâtarde de noble Benoit Bernard, sgr de Font-Réal  et cousine de noble Claude D’Eygu, sgr dud. lieu de Font-Réal à qui elle remis au moyen de la constitution de dot, tous les droits, qu’elle pouvait avoir sur les biens dud. noble Benoit Bernard, son père L’acte passé au château de Font-Réal ( mariage)

Ce Benoit Bernard, qualifié noble et écuyer, était oncle de Claude d’Eygu, qui par son testament ordonnait  que son dit oncle fut nourri et entretenu sa vie durant par son héritier sousnommé Simon Arnaud.
Ainsi il est à présumer que Benoit Bernard était frère de la mère de Claude d’Eygu

Claude d’Eygu mourut en 1566 et deux jours avant sa mort, il fit un testament, par lequel il instituait son héritier, Simon Arnaud, son neveu, sans parler des enfants qu’il pouvait laisser.

Mais le lendemain, 6 avril 1566, il rectifia son testament par un codicille et institua héritier, le fils ou la fille posthume dont Alix pouvait être enceinte, et à ce posthume héritier, il subsistutait Simon Arnaud, son neveu au cas que ce posthume mourut en pupillarité ou sans faire de testament

Claude d’Eygu, mourut d’abord après ce codicille et cinq mois après sa mort, Alix de Cheylus accoucha d’un fils nommé Louis d’Eygu, qui succéda à Louis d’Eygu et eut pour tuteur , Louis de Valsèche, chevalier de l’Ordre du Roi, sgr de la Tourette, oncle d’Alix de Cheylus

Le tuteur fit par autorité de justice affermer pour six ans, la chevauché noble de Font-Réal, appartenant aud.  pupille elle fut affermée pour le prix de 840 H à Gaspard Dupré, écuyer, habitant de St Fortunat
( liass layet.2), qui furent délégués  en 1577 à noble Nicolas Dusolier lors époux et maitre des biens dotaux d’Alyx de Cheylus. ( voir Cheylus et Solier)

Louis d’Eygu qui était né en 1566, hors de tutelle en 1588, et sgr de Font-Réal, vendit les fruits et usufruits du lieu de Font-Réal à noble François de Barjac
Il devait aussi au sieur de Pierre Gourde, comme il a été observé à l’article Barjac, à Deloche aubergiste de Tain et avoir d’autres dettes qui marquent assez de disposition à manger son bien.

Sa mort le prévint et il ne vivait plus en 1590. Alix de Cheylus, sa mère, en faveur de laquelle vraisemblablement il avait testé, était lors épouse de noble Nicolas Dusolier, sauva à son fils et se remit en possession et jouissance de ses biens, mais ce ne fut point sans trouble.

Arnaud neveu de Claude d’Eygu appelé à la succession la disputa et Alix de Cheylus, fut obligée de soutenir un procès à ce sujet.

Un Pierre Ollier, qui avait épousé  une fille naturelle de Font-Réal, fit faire une autre saisie à Font-Réal en 1598 et fit vendre une partie des fonds pour être payé à ce qu’il avait prêté  à Louis d’Eygu. D’autres créanciers firent vendre d’autres fonds et enfin, Alix de Cheylus et Nicolas Dusolier, son mari,  aux diverses dettes de l’hoirie, et de la disposition qu’ils avaient d’ailleurs aménagé  leur bien , furent obligés d’abandonner cette hoirie aux créanciers

C’est- à Font-Réal que se termina l’épopée des Dragonnades

                                                                                                                     
Ref : Abbé Darnaud/Elie Reynier

mardi 28 août 2012


LE Besset- Saint Romain de Lerps
(manuscrit M.Coissieux)






Ls Besset est un petit château, situé sur la commune de Saint Romain de Lerps, qui dépendait autrefois du mandement de la Bâtie de Crussol.
Il n’offre pas grande apparence ; n’est pas perché, mais il est fort ancien et rappelle quelques souvenirs.

De 1433 à 1578, il appartint à une famille portant le nom de Vernoux. Les Vernoux étaient nobles, mais sans juridiction ; leur habitation s’appelait une maison forte.
Mr Martineau, notaire à Tournon, recevant le testament de Antoine Vernoux, le 6 septembre 1578, expose, que le testateur, « escuyer, seigneur du Besset et du Monestier étant malade dans son lit, et maison forte du Besset… a fait les legs suivants…
Ces legs sont nombreux, tant au profit des pauvres, qu’en celui du clergé : 60 prêtres seront convoqués à son enterrement, quarantaine et bout de l’an, et recevront chacun cinq sols  à chascune joys »

De 1600 à 1720, le Besset appartint à la maison de la Blache.

De 1720 à 1740, à une famille du Besset de Beauchastel et à Charles Chambaud de Charmes
par mariage avec une fille du Besset dont la mère était une Barjac de Rocoules, de St Peray
Chambaud, originaire de Charmes devint du chef de sa femme, propriétaire du château du Besset, en même temps il possédait Sauvas comme héritier de son père.

Son fils ayant le même prénom que lui, périt tragiquement en 1740. Revenant de Tournon, son cheval s’emporta et le précipita au bas d’un pont. La fin prématurée de ce jeune homme qu’attendait une assez belle fortune et qui était sur le point de se marier, produisit une vive sensation
On composa sur cette mort tragique une complainte larmoyante, qui fut psalmodié durant 50 ans par le populaire. Il fallut les événement bien plus frappants de la fin du siècle pour la faire oublier.
Madame Chambaud, qui hérita de son fils, vendit le domaine du Besset à Mr de Reboulet D’Archenesche et vint habiter à Sauvas avec sa mère, qui était une De Barjac. Ces deux dames vécurent là assez longtemps et moururent à peu de distance l’une de l’autre.
Madame Chambaud légua Sauvas à son cousin De Barjac de Saint Peray, qui n’était pas riche et avait une nombreuse famille, trois fils et deux filles.


De 1740 à 1782, à noble de Reboulet d’Archenesche, baron de Rochebloine et de Pailharès.
Celui-ci refusait de servir une rente annuelle léguée aux pauvres de Saint Romain par Antoine de Vernoux, consistant en six sestiers de seigle convertis en pain cuit, trois barraux de vin claret, un lard valant deux écus d’or, trois quartes sel et le potage de  riz ou fève emportant.

La Cour Royale d’Annonay le condamna  à payer la rente, outre les arrérages échus estimés 1260 livres en 1780.

Le Besset fut acheté en 1782, par Reymond Terras, avocat au parlement de Toulouse, qui fut  pendant la révolution vice président du Directoire dans le District du Mézenc séant à Tournon.
Son fils Etienne André Terras étant mort sans postérité, cette terre a été achetée par Ferdinand Malet ,de Saint Peray


ANECDOTE :

Les deux générations de Terras, qui se sont succédées au Besset, ont laissé de très bons souvenirs dans le pays.
C’était de braves gens. Le premier quoique protestant et membre du Directoire du District, donnait asile aux prêtres catholiques sous la terreur.
Il faillit être victime de sa générosité ; on le dénonça ; mais cette délation n’eut pas de suites fâcheuses

Sa femme fut un type : on parlera longtemps à Saint Romain de Madame de Terras du Besset. Grande et maigre comme  Meg  Mérillies, elle fumait la pipe comme la sorcière écossaise. Mais au lieu d’une robe rouge, elle portait toujours une robe blanche, ou censée telle !..

Elle avait fait placer dans sa cuisine une sorte de  trône, auquel on accédait par deux marches ; une balustrade entourait ce petit monument.

Dès le petit matin, Mme Terras, vêtue de blanc, pénétrait dans l’enceinte réservée, gravissait les deux marches  et prenait place dans son fauteuil. De là, elle promenait ses regards sur son domaine, admonestait ses servantes et faisait marcher tout son monde.
Elle était fort charitable. Il y avait toujours devant  le feu une grande marmite, appelée  « marmite des pauvres »
Les mendiants  entraient au Besset comme à l’auberge ; ils étaient bien accueillis ; ils s’asseyaient  sans en être priés, à la table de la cuisine ; et aussitôt on plaçait devant eux une écuelle de grande taille, remplie de soupe fumante.
Pendant ce temps, Madame Terras bourrait sa pipe, l’allumait et dés que le mendiant avait vidé son écuelle, elle lui adressait des questions sur la tournée qu’il venait de faire, sur ce qui se passait de ce côté là.
Le paysan voyageur qu’on  interroge, sent son importance, il raconte lentement, avec des réticences qui semblent cacher des mystères.
Madame Terras multipliait les questions ; elle avait quelquefois le temps de fumer une seconde pipe, avant que sa curiosité soit satisfaite.

Si les nouvelles étaient intéressantes elle faisait servir au mendiant un verre de vin, et l’on se séparait.

lundi 27 août 2012


LE CHANT DU DUZON




C'est l'éternel limeur de roches
L' infatigable travailleur qui descend de nos coteaux proches,
Pour se joindre au Doux, l'orpailleur
Il écume en sculptant ses cuves où dort à la chaude saison
Dans ses limoneuses étuves, c’est l'éternel et champêtre Duzon.

Au flanc des hauteurs vernousaines que l'aube dort au frais matin
Des combeaux creusés par douzaines ont leur filet d'eau clandestin
Mais que muan sème l'orage. Tous ces ruisseaux à l'unisson
Se déversent à grand tapage dans l'éternel et champêtre Duzon.

Alors il prend de ces colères qu'on inscrit aux fastes humains,
Brisants les ciments séculaires de ses vieux pontonniers romains.
Il emporte ses frais ombrages, ses feniers d'arrière saison
Et fait sauter tous ses barrages, c'est l'éternel et farouche Duzon.

L'éperon de la Miraillère lui fait contourner son granit
Puis il s'étale en grenouillère, pour cascader vers Gourjoni
Le "Plan d'eau" nous offre une plage, de près, de sable et de gazon
Sous l'aunaie au léger feuillage C'est l'éternel et champêtre Duzon.

Fédiou le trouve lunatique, fier comme nos vaillants Bedos
Rejoignant à la mécanique, dont on voudrait charger son dos
Au Grand‑Moulin de Saint‑Sylvestre, il moud sa farine maison
Charmant dans son décor rupestre, c'est l'éternel et champêtre Duzon.

Bords favorable à la pêche sous les frondaisons de l’été
La truite y trouve son eau  fraîche, l’écrevisse un coin  abrité
Tout un monde  aquatique y grouille et l’on prend toujours du goujon
 Nul Pêcheur ne revient bredouille, de l'éternel et poissonneux Fduzon.

G.Faure

Croix der la « Pose »
Naissance de l’auberge de Peyreberille

Le carrefour de 4 chemins au lieu dit « Croix de la Pose » a été dans les temps les plus reculés, un passage obligé  et jouir  à l'époque d'une grande importance. Dérobée par un fin connaisseur (collectionneur sans vergogne) elle fut dit-t‑on, retrouvée lors d'un incendie d'une maison de la région, mais jamais restituée. Un passionné dont le nom m’est inconnu, l’a remplacée, mais dans un emplacement sensiblement différent.

La Croix de la Pose ou Pause, est  située  sur le Territoire de Lesperon, possession des Marquis de Choisinet, à mi‑distance de la Grange de Cayres, possession des Montlaur, puis des Cayres et des Roudil, et du hameau de Mauras qui sur le plan administratif, formait une communauté indépendante, dépendant de la juridiction de Montlaur avant 1789, elle est à la croisée d'un important carrefour d'anciens chemins ou sentiers muletiers.

Ce carrefour a du voir passer d’innombrables personnages, nobles cherchant mariage dans des contrées lointaines  brigands de toutes sortes, pèlerin et muletiers transportant vin et redescendant les céréales des hauts-plateaux, blé, pois, lentilles, etc.

La grande «  Strate publique » dont le baron de Montlor faisait hommage à l’évêque du Puy en 1295 ( Répertoire des hommages de l’évêché du Puy, par M.Lascombe p.335) partait du Bas-Vivarais en direction du Velay et  du Gévaudan.

Montant de la Vallée du Rhône, par Lavillatte, traversant le hameau de Mauras, ou l’on voit dans quelques maisons le départ de tunnels, puis la Grange de Caires, possession, des Montlor, puis des Cayres , le sentier se divisait, un premier  vers Pradelles et le Velay, passant par la Chamblazère, possession des Blazères et des Goult de Vissac, Ces chemins empruntés par les muletiers  et les pèlerins allant à Notre Dame du Puy.

L’abbé Aulagnier, curé de Brigon,  dut emprunter, très souvent,  lors de ses voyages, ce carrefour. Nous le voyons au hameau de Mauras venir négocier un mariage, mais qui ne put aboutir.

Une voie partant de  Largentière, Valgorge et Loubaresse et une autre venant de Prunet, la Souche et la Croix de Bauzon, se rejoignaient au Bès et de là vers Lanarce, Peyrebeille et la Croix de la Pose.

Remontant de Montpezat, Saint Cirgues en Montagne , passant à Châteauvieux  et le châteaux des Eperviers, et rejoignant Saint-Philibert, puis Lavillate et se croisant à la Croix de la Pose

Un chemin venant de Saint Alban en Montagne, Espezonne, traversait la rivière l’Espezonnette au pont de Montvert et se dirigeait vers Langogne par « Sicri » et  le chemin dit de la « Raïsse » via le Mont Milan. Elle vit certainement passer des estafettes des légions romaines qui rejoignirent César qui aurait séjourné une nuit au Mont Milan! ... Un chemin venant du Plagnal, Saint Alban et Malesvieille, devait se joindre à celui de Concoules à Langogne. Les soldats romains venant de Nimes établissaient un camp à Saint Alban en Montagne et consacraient dans cette région un bois au dieu MARS qui, chez eux, était le dieux des armées

Un deuxième, venant de Lavillate et de la vallée du Rhône par le hameau de Mauras, où l'on trouve dans certaines maisons des tunnels, devait se diriger vers Montlaur et rejoindre la Grange de Cayres, possession des Montlaur et des Cayres, et la Chamblazère, possession des Blazères et des Goult de Vissac, via Pradelles. Un plan établi probablement par les templiers, montre en partant de la commanderie de Lavillate divers chemins se dirigeant vers les villages des alentours

Un troisième, devait être relié à la Regordane et passer par le hameau de la Ginestouse, possession des Montlaur, où l'on trouve aussi un tunnel aujourd'hui détruit. Il devait passer par le Pont de  la Veysseire, sur la rive droite de l'Allier, paroisse de Saint Alban en Montagne et desservir la « maladrerie », domaine cédé en 1276 par les Randon, et qui après avoir abrité des lépreux pendant trois siècles, a joué le rôle d'hôtellerie pour les pèlerins ou les voyageurs de la Regordane

Cette Croix de la Pause semble avoir joui à l'époque d'une grande importance. Dérobée par un fin connaisseur (collectionneur sans vergogne) elle fut dit‑on, retrouvée lors d'un incendie d'une maison de la région, mais jamais restituée ?

Il est probablement qu'elle fut passage du célèbre bandit Mandrin, né en 1725 à St Etienne Saint Geoire en Isère, roué vif à Valence en 1755. Il se livre au commerce de la « mercante » vivant de contrebande et de pillage des demeures des fermiers généraux et des châteaux des seigneurs, vendant son butin à la criée sur la place publique, toujours poursuivi par les « Gabelous » ou « Gapians »

Les Cayres et les de Goys durent emprunter cette ancienne voie romaine pour gagner leurs terres à  Thueyts et Antraigues

Dans le registre du notaire Simon Valentin, de Montpezat, pour l’achat d’un terrain en vue de la construction de l’auberge de Peyrebeille, notaire attitré de l’Abbaye de Mazan, actes de 1526 à 1532, on peut voir que la Croix de la Pause est située sur la voie appelée «  Estrada publica seu itinerer publico ferrato »

Le notaire décrit l’achat  suivant par Etienne Fabre de Trespis, paroisse de Coucouron :

«  15 mai 1532, noble Jehan Boyer, procureur et gérant des affaires de l’abbé commendataire Charles de la Beaume et Dom André Reynaud prieur conventuel de Mazan, au nom des messires Abbé et couvent de Mazan, ont donné à nouvel achat audit Etienne Fabre présent, trois quartes de terre champêtre au terroir Peyrabeille, confrontant avec le chemin qui va de la croix de Peyrabaille à Pradelles du côté du vent, avec le chemin qui va de Beauregard au bois de Bauzon au soleil droit, avec la terre quartive de Mazan des autres côtés, où il pourra et devra  faire un  auberge, dans le temps de trois années prochaines. Sous le sens accoutumé, et s’il laboure il paiera da dîme habituelle.

De même lui ont donné la faculté de prendre pour lui et les siens à l'avenir et à perpétuité des bois  verts et secs autant qu'il voudra  en tout temps et où qu'il habite, dans les bois de Bauzon de Mazan , et de se servir et jouir de ces bois comme et de la même façon que les habitants du lieu de Mézeyrac. Sous le même cens d'avoine pour la liberté desdits bois comme les habitants de Mézeyrac donnent et paient chaque année pour ces bois.

Et pour droit d'entrée  il payera quatorze livres au procureur du seigneur Abbé, à réquisition.

Noble Jehan Boyer l'investit. Et Etienne Fabre sera tenu de conserver l'acte. .

Fait à Mazan  dans la chambre dudit noble Jehan Boyer. Témoins présents : Louis Duny de Riouclar, Théofred Faure d’Arlempde, Pierre Clément , parent du procureur Boyer de la paroisse d'Ayn en Dauphiné, diocèse de Vienne » .

Les limites du terrain ( quatre boules) furent plantées le même jour par noble Jehan Boyer, André Reynaud prieur claustral, et frère Jean Castel
 Témoins présents audit endroit de Peyra abalha : Vital Méjan, :Claude Reynaud ,de Trespis, messire Mathieu Mourgue prêtre de la Villate, Anthoine Agreing ,de Saint‑Etienne‑du‑Vigan.

Par cet acte, l’on voit la naissance de l’auberge de Peirebeille. il n’y avait point à cette époque de maison entre Mayres et Pradelles via le Puy.

 Les moines de Mazan en établissant une auberge à Peyrebeille, pour se reposer et se restaurer, firent acte de charité pour le voyageur, et la fortune dudit Etienne Fabre

Merci à toute personne pouvant apporter des compléments d'informations sur la croix de la Pause
                                                                                                                                             T.Pascal

dimanche 26 août 2012


L’après guerre
Dans nos villages de montagne se trouvaient le « maréchal-ferrand, et sa forge, l’épicier et le café.
Le bruit du marteau sur l’enclume rythmait la vie du village. Chevaux et bovins attendaient leur tour pour recevoir le fer chauffé à blanc dégageant l’odeur de corne brûlée. Occasion de rencontre pour le paysan, discutions allant bon train, au son de la cloche de l’église égrenant les heures, le tout accompagné de la pinte déliant les langues et provoquant le rire.
Lors du labour des champs avec attelage de vaches ou bœufs pour les plus aisés, de magnifiques chants s’élevaient vers un ciel pur de tout bruit et nuage
La moisson faite à la faux, laissait entendre le chant de l’alouette, le départ précipité de la caille couvant ses œufs ou celle d’un magnifique lièvre détalant à vive allure
Dans la grange, après la rentrée de la moisson, le fléau battant la gerbe de blé pour en extraire  le grain résonnait du haut en bas du village, les poules picorant quelques grains échappés se faisaient rabrouer, mais ne tardaient pas à revenir à la charge.
Dans les rues, quelque fois dans l’année, un cri s’élevait «  peau de lapin-peau de lapin » un sou la peau !, ou celle de l’aiguiseur de couteaux et ciseaux.
La fauchaison et la rentrée des foins  donnaient à la rue une animation particulière .Les «  gabiôs » remplies de foin tassé pas les femmes ou enfants dégageait une odeur des senteurs des fleurs de nos montagnes.
L’hiver était rude à cette époque. La neige tombait en abondance, formant d’impressionnantes congères. Deux fois par jour, les bovins sortaient de l’étable pour aller boire à la fontaine municipale. Lorsque les troupeaux se rencontraient, belle pagaille, coup de gueule du paysan essayant de séparer les bêtes.
Village tranquille, peu de téléphone, peu de voitures, vie en autarcie, gens peu fortunés, mais heureux. De nombreux enfants à la seule école, comportant tous les âges de 5 à 15 ans, animaient de leurs cris et leurs chants le préau ou la cour de l’école. L’institutrice était crainte et respectée, tout comme le curé, les sœurs ou le maire. On apprenait à dire bonjour et merci !
Que reste-t-il de  nos villages ?  que laissons-nous derrière nous ? qu’avons-nous fait !!!!

De Corbizzi à St Didier de Crussol








Famille issue de Jacoob Corbizi, capitaine d’infanterie de la vieille famille Florentine de Corbizi, connue dès le IXème siècle . Maintenue dans sa noblesse, 1698 – 1716 – 1778

Cette famille originaire  de Fiesole en Toscane, suivit la cour de Rome venue s’installer en Avignon où les Maisons Florentines étaient nombreuses, et fondèrent  le 12 février 1332, à Montélimard le comptoir Florentin


Banquiers de leur état, l’on voit la noblesse désargentée du Vivarais faire appel  aux services  des familles florentines et contracter des emprunts.

Henri de Villars, évêque de viviers emprunte 800 florins ( 1.300 réaux d’or)
Pons de Monlaur, sgr d’Aubenas, doit en 1332-1334, 2342 florins d’or. Il est cautionné par le seigneur de Saint-Vidal, Gilbert de Goudet ; Bertrand de Cisiale, Pierre de Mirabel, Guillaume de Balazuc, Imbert de Burzet, etc…
Giraud, sgr de la Gorce doit 10florins le 31 août 1334
Guillaume de Balazuc doit 260 florins
Jean Malian, chanoine de Viviers, doit  195 florins d’or de Piémont, 5 sous, 5 deniers
Guillaume Fabre, de Rogniac sgr de Rousset, emprunte 60 florins
etc…….

Les Seigneurs de Barjac, empruntèrent-ils ? et incapables de payer, durent-ils  céder des domaines, ou par mariage les Corbizzi arrivèrent-ils à St Didier de Crussol ?

C’est vers 1550 qu’apparait François de Corbizzi au domaine du grand et petit Corbis de la paroisse de Saint Didier de Crussol


- «  Jacques de Corbizzi, seigneur de Corbis x dlle Suzanne de Barjac »


- « l’an 1623 et le septième jour du mois de juillet j’ay donné l’eau de baptême à François de Corbis, fils à noble Jean de Corbis et dlle Anne de Charbonnel, et a esté tenu fonds par noble François de Corbis ayeul du baptisé, son parrain, paroisse de Saint Didier, et par dlle Jeanne de Barjac de la paroisse  de St Didier »

- «  L‘an 1589 le 16 du mois de Marie, fut enterré en l’église paroissiale de Saint Didier, noble Jacques Corbizi° 1490 Florence ( Toscane), baron de Corbis ,décédé à l’âge de nonante neuf ans, natif de Florence en Toscane, fils à noble… Corbizi veuf de Loyse de Corbis, ont été présents noble Jacques de Corbis, fils du défunt, noble… de Barjac, baron du Bourg, noble Charles de Barjac, noble Edouard de Barjac, noble Yvan de Lestrange,

«  Le vingtième jour d’août mil six cent trente deux a été enterré noble Pietro de Corbizzi fils à feu noble Jacques de Corbizzi seigneur de Corbis et damoyselle Suzanne de Barjac, dans l’église de Gilhoc, présents, noble François de Corbis son frère et noble Jehan de Corbis son neveu » 

L’on trouve plusieurs mariages à Boffres et à Mauves, ils d’allient avec les familles bourgeoises de la région.

Le manoir du petit Corbis, actuellement en restauration ,a une curiosité bien particulière, le plafond à la française de la grande salle est traité au sang de bœuf.

vendredi 24 août 2012


L'abbé Hippolyte H1LLAIRE
Un vivarois de vieil­le souche. Un prêtre très cultivé.




Hippolyte Hillaire, fils de  Henriette Oddes et de Rosières Hillaire du lieu de Courbet, paroisse de la Chapelle Graillouse, naquit à Coucouron  en 1889.
Sa mère, Henriette Oddes, de la branche des Oddes de Lacham, famille noble venant des Odde de Triors  ( Roman - Drôme)dont un membre s’implanta à la Bastide de Vielprat, il en descendit plusieurs  branches
L’une d’entre elle représentée par noble Charles-Claude  Odde du Triors, né à la Bastide de Vielprat vers 1618, épousa le 2 mars 1650 ,Jeanne de la Garde de Chambonnas, dame du Villard, descendant  des « pariers » de la Garde Guérin en Gévaudan. Elle apporta en dot une fortune considérable, dont le château du Villard ( St Arcons de Barges 43).
Charles-Claude Odde du Triors, prit alors le nom de Odde de la Tour du Villard ; branche qui s’allia à de grandes familles
L’Abbé Hillaire avait établi la généalogie des diverses branches de  cette famille dont il gardait le blason dans son bureau de travail.
Ordonné prêtre en 1912, étudiant à Rome où il fut Doc­teur en Théologie et Licencié en Ecriture Sainte.Succes­sivement vicaire au Cheylard (où son oncle Victor Eugène  Oddes était curé, chanoine titulaire de Viviers 1860/1931), professeur au Grand Séminaire, curé de Jaujac 1926, curé-archiprêtre de Satilleu (1933), il se retira en 1965. Il est mort le 6 février 1969 à Aubenas, à la maison de retraite Ste-Marthe. Il fut l'un des membres les plus remarquables du clergé diocésain.

L'intérêt qu'il portait à l'histoire locale l'amena à faire des recherches sur la famille des Montlaur, originaire de Coucouron; et ce n'est qu'après des travaux longs et pa­tients qu'il publia sa « Notice sur la première race des Mont­laur du Vivarais ».

 Etant curé de Jaujac, il avait recueilli de nom­breuses notes sur cette localité qu'il n'a pas publiées.

 Plus heureux pour Satillieu, il en écrivit une claire et belle his­toire, « Monographie de Satillieu » .

Il publia la correspondance du « Mar­quis de Satillieu » (1942 et 1943)  le « Journal de Recettes » du même auteur (1937 et 1939), et les lettres du « comte d'Antraigues » (1956). Il eût fait davantage si la faiblesse de sa vue n'y avait fait obstacle pendant des années.

Son érudition ne portait pas uniquement sur l'his­toire, mais aussi sur les sciences sacrées. Ses deux bro­chures « Comment enseigner l'Histoire Sainte », (1953 et 1955) furent fort appréciées et scientifiquement bien accueillies.

De haute stature, l'air sévère, il était pourtant très affa­ble, et sa conversation était un charme pour ses visiteurs.

Ref : Revue du Vivarais, documents personnels
Horace Bénédict de Saussure par Ovide de Valgorge

Ovide de Valgorge raconte ainsi, dans ses Souvenirs de l'Ardèche , tom  I, page 133, la mésaventure de ce second voyage, qui fit monter de Saussure jusqu'à Saint Romain de Lerp.

« Un jour, dit il , du mois d'avril de l'année 1784, un voyageur, qui n'était autre qu'Horace Bénédict de Saussure , se présenta à  Châteaubourg. La nuit était depuis longtemps  venue , et ce fut en vain qu'il frappa à la  porte de toutes les hôtelleries : aucune ne s'ouvrit pour le recevoir. Il errait triste et mécontent, ne sachant trop où il pourrait trouver un gîte et un abri  contre le froid, qui , à cette époque déjà avancée de l'année, se fait encore si vivement  sentir quelquefois le long des rives du Rhône, lorsqu’une femme, qui s'était attardée au  chevet du lit de mort d'une de ses voisines,  traversa rapidement la rue. Il ne connaissait  point cette femme; mais il ne voulait à aucun  prix passer ainsi la nuit à la belle étoile; bien  que dans cette saison l' allouette chante de grand matin l'heure du réveil.

Ma bonne femme, lui cria t il , vous qui êtes du pays, aidez­ moi donc à trouver un gîte pour cette nuit! Mais soit que
cette dernière ne comprit pas , ou bien n’entendit pas ce que de Saus­sure lui demandait, soit plutôt que l'esprit encore préoccupé des scènes lugubres auxquelles elle venait d'assister, elle crût à une apparition surnaturelle , elle ne répondit rien,  et se mit à courir si fort que notre pauvre  voyageur l'eut bientôt complètement perdue de vue.

 Cette fois il n'y avait plus à hésiter ; tout  espoir de coucher dans un lit, sous un toit  hospitalier , s'était évanoui, et force fut à de  Saussure de s'en aller à quelques pas du village, attendre au pied d'un mur ou sur le revers d'un fossé les premières lueurs du  jour, qui pour lui durent, cette nuit là, tarder  bien longtemps à paraître sur l'horizon.

 Le lendemain ce fut bien pis encore. A  peine avait il atteint le sommet de la montagne qui domine le  village et le cours du Rhône pour se livrer aux opérations atmosphériques qui l'avaient conduit à Châteaubourg, qu'une grêle de pierres commença à fondre de tout côté sur lui. Le village tout  entier s'était ameuté. Les habitants avaient  cru, en le voyant ainsi gravir seul la montagne,  portant avec lui des instruments inconnus ,  qu'il allait conjurer le malin esprit, et appeler en représailles sans doute de la mauvaise nuit qu'il avait passée à Châteaubourg, les maux les plus affreux sur leur village. En fallait il d’avantage pour exaspérer une population qui n'était pas encore parvenue au  degré d'intelligence auquel elle est arrivée de  nos jours

 Notre pauvre naturaliste comprit bien vite la gravité du péril qui le menaçait, et , en homme prudent et sage , il se hâta de mettre  la montagne. entre lui et le village de Châteaubourg , où il ne reparut jamais plus de sa vie. »

HORACE BENEDICT DE SAUSSURE

La famille de SAUSSURE est originaire de Lorraine. 

Elle se réfugie à Genève à l’époque de la réforme de Calvin et fut reçue à la bourgeoisie en 1635.
Plusieurs de ses fils passèrent à la postérité.

Nicolas ( 1709-1790) s’illustra dans l’agronomie.

Nicolas Théodore ( 1767 – 1845) dans la chimie

Henri ( 1829 – 1905 ) dans l’entomologie

Ferdinand ( 1857 – 1913 ) en Linguistique

Mais le plus connu est Horace Bénédict ( 1740 – 1799 ) dont le nom est notamment associé à la physique et à la géologie ; c’est ainsi que ce professeur de philosophie et de science naturelle à l’Académie de Genève ( dont il fut recteur en 17774-1775) inventa l’hygromètre ( appareil servant à mesurer l’humidité de l’air)

Sa plus grande gloire culmine avec l’ascension du Mont Blanc dont il atteint le sommet le 3 août 1787